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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 20:26

«Vous pouvez voter, mais nous choisissons les candidats».

La crise politique ne cesse de s’aggraver à Hongkong : une semaine de grève universitaire commencée le 22 septembre suivie d’une manifestation interdite, une demande d’entrevue ignorée avec le chef de l’exécutif, l’escalade des barrières protégeant les bâtiments administratifs et des dizaines d’arrestations, puis le 28 septembre, l’usage intensif des gaz lacrymogènes par la police anti-émeute avec le lendemain, l’occupation et la paralysie anticipées du quartier des affaires promises initialement pour le premier octobre, - un camouflet pour la fête nationale chinoise.

C’est que les menaces sur Hongkong se précisent : les discours officiels ne contiennent plus la phrase rituelle sur «l’administration de Hongkong par les gens de Hongkong» ; pas de référence non plus à ce «haut niveau d’autonomie» assuré autrefois pour cinquante ans et qui devait rassurer les habitants du territoire.

Fin août à Beijing, l’Assemblée nationale donne son point de vue et veut l’imposer : les autorités expliquent d’abord qu’en cas de troubles dans l’ancienne colonie britannique, les forces de l’ordre ont les moyens de reprendre en main la situation ; puis des spécialistes de la «Loi fondamentale» laissent entendre que Beijing reprendrait le pouvoir direct si la protestation prenait de l’ampleur (Zhang Dinghuai, directeur adjoint du Centre de Shenzhen pour la Loi fondamentale, South China Morning Post – 11 septembre).

Sur le fond pour Beijing, le suffrage universel de Hongkong n’a pas à se plier à la norme internationale où chacun vote et a le droit aussi de se porter candidat. Cette restriction s’applique d’ailleurs aux élections locales du régime central : le régime filtre, bloque, gêne de mille manières les candidats libres. Selon le livre blanc, les candidats de Hongkong seront deux ou trois seulement et ils devront avoir obtenu la majorité des voix d’un comité désigné de désignation de 1.200 personnes.

Le mouvement de désobéissance Occupation du quartier d’affaires (Occupy Central) qui se prépare pour le premier octobre, diffusait le 24 septembre un manuel de désobéissance expliquant les modalités de la manifestation et les précautions à prendre face à la police. Ce blocage du quartier des affaires a pour objet de pousser les membres du Conseil législatif à rejeter le projet du gouvernement central pour l’élection du chef de l’exécutif en 2017.

Le 12 septembre, un groupe d’étude catholique mené par le cardinal Zen Ze-kiun avait demandé aux législateurs de faire de même car ces propositions vidaient de tout sens le suffrage universel et il s’agissait d’une question de «dignité». Le 15 septembre, cinq cents vingt universitaires affirmaient dans une déclaration leur volonté de lutter pour une démocratie authentique et apportaient leur soutien à la prochaine grève des cours. Ce mouvement de fond divise la population du territoire. Plusieurs accrochages accompagnés de violences ont déjà opposé les protestataires et les éléments favorables à Beijing. Les autorités, qui cherchent à restreindre l’ampleur des manifestations, ont rejeté la demande de manifestation dans le quartier des affaires le premier octobre, au motif que l’emplacement était réservé pour la célébration de la fête nationale.

Certains craignent le pire, qui n’est pas exclu : dans une lettre ouverte au chef d’État publiée dans le New York Times et le Wall Street Journal, des financiers du camp démocrate demandent à Xi Jinping de ne pas traiter le mouvement de protestation comme le fut celui de 1989 à Beijing, par le recours à une répression sanglante. Relayant cette démarche, 170.000 pétitionnaire des États-Unis demandent au chef de la Maison blanche d’avertir le pouvoir chinois des «sévères conséquences» qu’entraînerait une suppression militaire du mouvement démocratique. La population s’inquiète car elle craint que Beijing sous-estime la force du mouvement démocratique.

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