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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 14:46

 
Sud Ouest
Dimanche 4 avril 2010

Faits Divers

Dur d'obtenir l'asile sur le sol charentais

CHRISTIANE POULIN

CHARENTE-MARITIME Trois familles d'origine étrangère, déboutées de leur demande d'asile, sont menacées d'expulsion

Sombres jours pour les étrangers séjournant en Charente-Maritime. Après le jeune chinois Tao Shi, étudiant à l'université de La Rochelle, arrêté le 19 mars dernier et conduit au centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu (1), trois familles d'origine étrangère ayant demandé l'asile à la France sont à leur tour menacées d'expulsion. Un comité de soutien - le Réseau de vigilance citoyenne - s'est constitué hier pour assister ces familles qui, toutes les trois, vivent à La Rochelle.

Deux femmes enceintes

« Comment pouvez-vous jeter des enfants à la rue ? Comment pouvez-vous maintenir leurs parents dans une situation précaire et angoissante ? » écrivent notamment les membres du comité de soutien dans une lettre ouverte au préfet de la Charente-Maritime.

La famille Saciri, des roms originaires du Kosovo, est arrivée en 2008. Ces neuf personnes - deux soeurs, deux frères, l'épouse de l'un d'eux et leurs quatre enfants, dont un bébé de sept mois - pourraient être expulsées mardi 6 avril de leurs mobile homes du camping d'Angoulins (près de La Rochelle, où sont scolarisés deux des enfants). Déboutés de leur demande d'asile, les Saciri ont reçu le 29 mars une obligation de quitter le territoire (OQT). Ils ont formé un recours devant le tribunal administratif.

Les autres familles sont d'origine arménienne. Deux couples avec des enfants, logés dans une résidence hôtelière. Les Margarian sont parents d'un enfant de seize mois né en France. Les Kiragosian ont deux enfants de 5 et 3 ans, scolarisés à La Rochelle. Mme Margarian et Mme Kiragosian sont l'une et l'autre enceintes. Également déboutées de leur demande d'asile, ces familles ont reçu une OQT - elles devraient être expulsées le 9 avril - et déposé des recours en justice.

Persuadé qu'il y a des alternatives aux expulsions, le comité de soutien organise un rassemblement mardi 6 avril à 18 heures devant la préfecture, à La Rochelle.

(1) Le préfet étant revenu sur sa décision, Tao a reçu une autorisation provisoire de séjour jusqu'au 30 juin.


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Sud Ouest
La Rochelle ~ Ile de Ré; Rochefort ~ Oléron; Saintes ~ Saint-Jean-d'Angély; Royan ~ Jonzac
Samedi 3 avril 2010, p. La Rochelle ~ Ile de Ré-C2_4

Charente-Maritime

Une famille rom en sursis

ÉRIC CHAUVEAU

ANGOULINS Interrogations sur le devenir des cinq adultes et quatre enfants hébergés dans deux mobil-homes d'un camping

Hier soir, à l'occasion d'une réunion organisée à La Rochelle, la Cimade (1) entendait étoffer la solidarité dont elle fait déjà preuve à l'endroit d'une famille rom du Kosovo, qui est sous le coup d'un arrêté préfectoral de refus de séjour (assorti d'une obligation de quitter la France).

Cette famille de neuf personnes est prise en charge depuis cette année par le Service d'accueil et d'orientation (structure basée à La Rochelle, gérée par l'association Altéa), son parcours pour obtenir le statut de demandeur d'asile s'étant révélé infructueux et une demande de régularisation à titre exceptionnel auprès de la préfecture ayant échoué.

La famille Saciri, ce sont cinq adultes (deux frères et deux soeurs, le cinquième adulte étant l'épouse d'un des frères) et quatre enfants du couple, âgés de 7, 6, 3 ans et 7 mois (ce dernier garçon étant né à Rochefort). « Deux des enfants sont scolarisés à La Rochelle, indique une militante de la Cimade. Tous sont ainsi hébergés dans deux mobil-homes, dans un camping d'Angoulins. »

Une situation précaire puisqu'il est dit « que le SAO risque de mettre fin à cet hébergement le 6 avril (2) ». La Cimade estime que l'État serre en fait les budgets alloués à ce service afin de mettre sous pression les familles pour qu'elles quittent le territoire avec l'aide au retour. « Mais les Saciri veulent rester; cependant, avec le peu d'aide dont ils disposent, sans toit, ils seront dans l'impasse. »

« Économies à un passeur »

« Nous sommes arrivés à La Rochelle en avril 2008, en voyageant dans un camion, par l'intermédiaire d'un passeur à qui nous avons donné toutes nos économies », indique le frère qui maîtrise le mieux le français.

Avant, les adultes ont vécu plusieurs années en Serbie. « Notre père avait, en 1999, fui la guerre au Kosovo avec nous. » Seul, il a ensuite rejoint la France, et Lyon, en 2004 et il s'est vu accorder le statut de réfugié politique en mai 2005. « Il envisageait de faire venir ses enfants, comme la loi le lui permettait, mais il n'en a pas eu le temps. Il est mort en novembre 2006 », affirme la militante de la Cimade. Elle considère que l'administration n'a pas entendu ce point de vue et pas plus pris en considération la situation spécifique de ces Roms « dont les droits ne seront pas garantis au Kosovo ou en Serbie. » Au fond, elle dénonce un durcissement de la situation faite aux demandeurs.

Recours administratif

Les membres de cette famille sont, pour l'heure, en sursis d'une reconduite d'office à la frontière à destination de la Serbie. Les cinq adultes ont en effet un mois, à la date du 29 mars (jour où a été retiré l'arrêté préfectoral à La Poste) pour former « un recours devant le tribunal administratif de Poitiers, pour casser le dit arrêté. Nous avons des arguments juridiques à faire valoir », explique la représentante de la Cimade.

Un avocat est en train de préparer ce recours « mais il est essentiel de dénoncer cette menace qui pèse sur cette famille et plus encore sur les enfants dont deux sont scolarisés à La Rochelle. » Si le comité de soutien contre l'expulsion se met en place, comme cela a été récemment le cas avec succès pour Tao Shi, un étudiant chinois, il pourrait peut-être compter sur le Réseau d'éducation sans frontières (RESF).

(1) Comité inter mouvements auprès des évacués. (2) Le SAO, via Altéa, confirme cette date mais indique qu'elle ne pourrait être appliquée qu'à la réception d'un courrier de la préfecture précisant un point de la réglementation, « qui considère que le SAO ne peut accueillir des personnes sorties depuis plus d'un mois d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile ». Ce qui est le cas pour la famille Saciri.


De même ce matin : voir l'article précédent


Rassemblement

MARDI 6 AVRIL - 18h

devant la préfecture

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