Homophobie :

Homophobie : la polémique de trop pour Vanneste

16/02/2012 05:27 la Nouvelle République :

Christian Vanneste nie la déportation d'homosexuels français durant la Seconde Guerre mondiale. -

L'UMP serait-elle devenue folle ? Au-delà du jeu de mot, qui peut faire rire ou non, la polémique qui est, une nouvelle fois, sortie des rangs de la Droite populaire a choqué. Dans un entretien vidéo mis en ligne le 10 février sur le site de l'association catholique Liberté politique et révélé mercredi par LeLab d'Europe 1, Christian Vanneste, déjà condamné en 2005 pour homophobie récidive.

« Qu'est-ce qu'un homosexuel ? C'est quelqu'un qui refuse l'autre », affirme-t-il face caméra. « Vous en avez beaucoup dans le domaine de la culture, vous en avez beaucoup dans le domaine des médias », ajoute-t-il, ce qui expliquerait, selon lui, « un art consommé de la déformation systématique des faits ». Et surtout, il parle de « la fameuse légende de la déportation des homosexuels ». Pour lui « En Allemagne, il y a eu une répression et déportation, mais il n'y en a pas eu » en France « en dehors des trois départements annexés ». Selon l'historien Mickael Bertrand, 62 Français ont été déportés pour homosexualité, dont 22 arrêtés en Alsace-Moselle, 32 au sein du Reich, un dans un lieu indéterminé et sept en zone occupée.

Des " affirmations abjectes "

A gauche bien sûr, Martine Aubry a dénoncé « des affirmations abjectes », Eva Joly de « nouveaux dérapages homophobes ». Le MoDem parle de « surenchère extrémiste ». Condamnation aussi dans les rangs de la majorité, Droite populaire y compris, et à l'extrême droite. Nadine Morano a lancé la première pierre sur Twitter en condamnant « fermement les propos de Christian Vaneste. Il ne peut pas porter ni nos couleurs ni nos valeurs ». Le numéro 2 du FN, Louis Aliot, a invité « Monsieur Vanneste » à relire « un peu ses livres d'histoire ». Après avoir tergiversé quelques heures, l'UMP a sévi. Le parti lui a retiré son ivestiture pour les législatives, avant d'annoncer son exclusion du parti. C'est que, au-delà de l'assertion qui flirte avec le négationisme, « en matière d'homophobie, Monsieur Vanneste est un récidiviste », appelle Delphine Batho, députée PS des Deux Sèvres.

Un " récidiviste "

En 2005, après deux déclarations homophobes - – « le comportement homosexuel est une menace pour la survie de l'humanité » (décembre 2004) et une condamnation (annulée par la Cour de cassation en 2008) pour avoir jugé l'homosexualité « inférieure à l'hétérosexualité » – Nicolas Sarkozy s'était déjà désolidarisé de Christian Vanneste et envisagé de l'exclure, sans donner suite. En 2010, le député du Nord avait à nouveau suscité l'émotion en écrivant sur son blog que « l'opposition outrancière entre pédophilie et homosexualité n'est pas fondée ». Condamné de toute part, il espère encore échapper aux sanctions, confie-t-il dans un entretien à 20 minutes, affirmant qu'il a évoqué ces « faits » et « pris l'exemple de cette légende sur les déportations d'homosexuels en France parce qu'elle est représentative de la tendance du lobby gay à déformer la réalité ». Nicolas Sarkozy, invité au 20 Heures de TF1... pour sa déclaration de candidature, a condamné les propos de Christian Vanneste. Samedi, revenant sur la position qu'il tenait en 2007, il s'est prononcé contre l'union civile et l'adoption pour les couples homosexuels.

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Dérapages en série

Ce n'est pas la première fois que la Droite populaire provoque des remous jusque dans les rangs de la majorité. Ce groupe de 43 députés qui gravitent à l'extrême droite de l'Ump avait, en juillet 2011, organisé un « apéritif saucisson-vin rouge », à l'Assemblée nationale, qui rappelait « l'apéro saucisson- pinard » organisé par le Bloc identitaire et Riposte laïque le 18 juin 2010. Sur l'homophobie, la députée Brigitte Barèges avait déjà choqué en lançant, à propos d'un texte PS visant à autoriser le mariage homosexuel : « et pourquoi pas des unions avec des animaux ? ».

M. Es.

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