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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 14:42

La Commission européenne s'est engagée depuis plus d'un an, dans des négociations avec les Etats-Unis, sur un projet de traité (dit Tafta) portant sur le commerce et sur les flux financiers transatlantiques.

Le processus d'élaboration de ce Traité est inquiétant.

D’abord, du point de vue démocratique : non seulement la Commission européenne a commencé à négocier en mars 2013 sans aucune légitimité, le mandat pour le faire ne lui ayant été conféré qu'en juillet 2013, mais les tenants et aboutissants de la négociation sont entourés d'une opacité incompatible avec tout contrôle démocratique sérieux sur ce qui se prépare au nom de plus de cinq cent dix millions de citoyens. Ainsi, aucun projet ni document précis n'ont été ni publiés ni même mis à la disposition du Parlement européen. En revanche, la Commission européenne va jusqu’à chiffrer à l'euro près le montant d'un prétendu bénéfice que chaque Européen retirerait de ce Traité, et les gouvernements banalisent le processus, comme s’il était sans grands enjeux. Cette façon de faire qui tend à la désinformation aboutit à exclure les citoyens, les parties prenantes de la société civile et à laisser champ libre aux représentants des lobbies et des grandes entreprises transnationales. Elle jette un doute sérieux sur les buts recherchés par les négociateurs.

Il y a plus préoccupant. Ce qui a fini par transpirer du projet permet de le caractériser comme un outil de soumission de la démocratie vis-à-vis des acteurs financiers et entrepreneuriaux. De fait, il s'agit non seulement d'abaisser des droits de douane, au demeurant déjà très faibles, mais surtout, au titre de la suppression des « obstacles non tarifaires » au commerce et à l'investissement, de soumettre toute législation protectrice des salariés, des producteurs, des consommateurs, de l'environnement, de la santé publique, etc., aux bons vouloirs d'un « Conseil de coopération réglementaire », qui n'est responsable devant aucun citoyen. Corrélativement, toute entreprise pourrait attaquer un Etat devant un mécanisme ad hoc de règlement des différends pour paralyser le fonctionnement d'un service public, d'une entreprise publique, ou l'application d'une politique publique qui gênerait ses intérêts commerciaux ou financiers. Ce Traité vise clairement à court-circuiter les pouvoirs démocratiquement légitimes pour faire les lois et les juridictions indépendantes et impartiales chargées d'appliquer le droit. L’objectif est de subordonner l'intérêt général et la protection des droits fondamentaux aux intérêts commerciaux et financiers.

Certes, la France a obtenu que les biens culturels soient pour le moment retirés du mandat de la Commission européenne. Mais cette exclusion n'est ni certaine ni définitive et les normes sociales, sanitaires et environnementales sont, elles, menacées d'un alignement sur la protection la plus faible des salariés, des consommateurs et de l'ensemble de la population.

La Ligue des droits de l'Homme considère qu'un tel projet, qui engage l'avenir de tous les citoyens européens, ne saurait être poursuivi sans un débat sérieusement informé, contradictoire et public. Elle appelle les citoyennes et les citoyens à se saisir de cet enjeu, à interpeller l'ensemble des candidats aux prochaines élections européennes sur ce que sera leur vote, le jour où ce texte sera soumis pour approbation ou rejet au prochain Parlement européen. Car la crise de confiance entre l'Union et ses citoyens ne peut que s'aggraver, tant que les gouvernants de l'Europe ne prendront pas au sérieux la garantie des droits fondamentaux et les conditions minimales de l'effectivité démocratique. Le 25 mai, le pouvoir de les y contraindre sera entre nos mains à toutes et tous.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 08:34

JOURNEE NATIONALE des MEMOIRES de LA TRAITE, de L'ESCLAVAGE et de LEURS ABOLITIONS Cérémonie Commémorative à La Rochelle Samedi 10 Mai - 15h Allée Aimé Césaire, Parc d'Orbigny,

Depuis 2005, l'Association Mémoria, insuffle un travail de réflexion sur la politique locale de représentation de la mémoire négrière rochelaise, et initie la première journée commémorative. En 2008,la Ville de La Rochelle, soucieuse de s'inscrire dans une démarche historique participe à cet hommage aux victimes, résistants et héros de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Une Cérémonie officielle et républicaine est proposée. Une cérémonie riche de sens à la Rochelle qui a été au 18e siècle le second port négrier français. "Un commerce ordinaire pour des gens ordinaires" reconnu comme crime contre l'Humanité le 10 mai 2001 par le décret adopté au Sénat. Un travail toujours à refaire pour promouvoir le bien plutôt que le profit, éviter l'exploitation et la déshumanisation dans les sociétés esclavagistes et post- esclavagistes et répandre les principes humanistes de préservation de l'humain et de la planète. Point de repentance, ne signifie pas justifier ou cautionner des mécanismes de négation de l'humain.

A toute époque, les citoyens ont pour responsabilité de déconstruire les mécanismes qui produisent l'esclavage, les extrémismes et le racisme...

Cette année, Georgette Kala-Lobé, Chorégraphe, artiste pour la Paix s'engage avec Mémoria dans une performance : « Libre ». Pour le Respect de la dignité de la vie… Dans cet esprit, nous vous invitons à cette séquence mémorielle ce samedi 10 mai 2014. 1794-2014 : 220e anniversaire de la 1ére abolition de l'esclavage.

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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 18:05

Sud-Ouest de vendredi 18 avril publie un nouvel article sur les "Prélèvements d'ADN : la procureur croise les doigts".

Nous avons transmis un communiqué de la LDH locale (ci-dessous) à la rédaction de Sud-Ouest la Rochelle lundi dernier 14 avril en début d'après-midi, mais cette position de la LDH n'a pas été, à ce jour, communiquée par le journal à ses lecteurs.

Mme le Procureur de la République, "persiste et signe". La LDH aussi.

Et nous mettons en question cette intervention à grande échelle sur toute la population masculine du Lycée Fénelon. En effet, la légalité de tels prélèvements s'appuie sur l'article 55-1 du Code de procédure pénale qui n'a pas pour objectif premier de telles démarches systématiques , mais délimite la démarche de "l'officier de police judiciaire", "qui peut procéder sous son contrôle, sur toute personne susceptible de fournir des renseignements sur les faits en cause ou sur toute personne à l'encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre l'infraction, aux opérations de prélèvements (...)" (source : Légifrance).

La démarche, qui se veut spectaculaire, de Mme le Procureur nous apparaît bien comme "disproportionnée", plus encore si le coupable n'est pas du lycée Fénelon. Nous partageons le point de vue du Syndicat des avocats (Sud-Ouest du 15 avril p. 3) qui considère que cette opération répond à "une philosophie sécuritaire qui prime sur le bien-être de centaines d'adolescents".

Donc, la section de la Ligue des droits de l'Homme de La Rochelle persiste et signe dans sa mise en question et souhaite un vrai débat citoyen sur cette question, que Sud-Ouest pourrait organiser et auquel nous sommes prêts à participer. Dans l'immédiat, nous souhaitons toujours que notre prise de position soit évoquée dans les colonnes de notre quotidien Sud-Ouest, sur l'édition papier ou sur votre site internet, comme il l'a été par FR3 mardi dernier

Henri Moulinier Président de la section LDH

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Communiqué LDH La Rochelle du 14 avril:

Tests ADN au Lycée Fénelon de La Rochelle : une mesure disproportionnée ?

Un viol a été commis sur une adolescente en septembre dernier dans l’enceinte du lycée rochelais privé Fénelon. C’est un crime qui mérite toute la rigueur de la loi contre le coupable. Depuis 7 mois, l’enquête n’avance pas. Cette affaire n’a-t-elle pas fait jusqu’alors l’objet d’un épais silence ? Ne peut-on douter que des enquêteurs aient opéré d’une manière plus discrète et plus efficace depuis lors ? Mme le Procureur de la République, en accord avec les responsables du lycée, impose aujourd’hui à tous les lycéens et au personnel masculin un test ADN de leur salive. Certes, le Code de procédure pénale le permet et tout refus est passible d’une peine de prison et d’une amende. Mais cette opération prend une dimension qui interroge sur son bien-fondé. D’abord parce que le coupable n’est peut-être pas un membre de la communauté du lycée et peut être un étranger à l’établissement. Ensuite, cette méthode tend à mettre en accusation toute personne, majeure ou mineure, qui n’accepterait pas de subir ce test. Enfin, celui-ci n’est pas infaillible. La légitime volonté de trouver le coupable ne doit pas cacher la nature d’une telle démarche à grande échelle qui peut apparaître comme « disproportionnée, menaçante et traumatisante » comme le déclare Pierre Tartakowsky, président national de la Ligue des droits de l’Homme. Lequel ajoute : « J’entend l’argument selon lequel ceux qui n’ont rien à se reprocher n’ont pas à refuser. Mais pourquoi le refus deviendrait-il pour autant un aveu de culpabilité ? ». Je partage ces interrogations du président national de la LDH et souhaite que les examens des personnes mises hors de cause soient effectivement détruits. Par delà cette démarche locale, la question est posée publiquement de l’utilité de cette méthode qui peut être généralisée à d’autres établissements, une entreprise ou administration, à un quartier, une commune, etc. Est-ce la seule façon de mener une enquête policière ? N’y a-t-il pas un danger de mise en cause de la liberté individuelle ?

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 20:26

J'ai publié un article d'un homme politique du Front de gauche par erreur et inadvertance sur le blog de la Ligue des Droits de l'Homme, qui est indépendante des partis politiques. Cette erreur de ma part, je l'assume et j'en suis désolé. Je l'ai retiré quand je m'en suis aperçu. Les convictions de chaque membre de la LDH sont diverses et je tiens à assurer cette pluralité.

Je vous prie d'accepter mes excuses.

Henri Moulinier

Président de la section LDH

Gestionnaire du blog

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 18:36

Communiqué commun LDH, Licra, Mrap et SOS Racisme

Entre les deux tours des municipales, Marine Le Pen déclarait, dans un entretien au journal Le Monde, « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique ».

Dans la foulée de son élection comme maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois est passé à l’acte en expulsant la section de la LDH de la ville du local qu’elle occupait précédemment, tout comme d’ailleurs le Secours populaire. Le tout nouveau maire a justifié de son geste en arguant qu’il n’avait aucune raison de ménager une association qui avait combattu et combattait ses idées.

L’incident illustre la conception qu’a le Front national de la confrontation d’idées : celles qui lui sont favorables sont bienvenues, les autres sont « mises au pied du mur », voire hors les murs

Convaincus que la défense des libertés et de la démocratie est indivisible des valeurs que nous défendons ensemble et des combats communs contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et toutes les discriminations, nous en appelons à la vigilance et à la mobilisation de toutes et tous.

Nous invitons les citoyennes et les citoyens, à Hénin-Beaumont comme partout ailleurs, à ne pas se laisser impressionner, à dénoncer et condamner les mesures de haine et d’exclusion, à placer sous leur protection commune les droits et libertés qui sont le cœur battant de la démocratie. Paris, le 8 avril 2014

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 15:54

~~Communiqué LDH Paris, le 31 mars 2014

Le résultat des élections municipales revêt la dimension d’un désaveu profond, à la mesure des crises qui travaillent le pays et des angoisses qu’elles génèrent. Ce désaveu vise le gouvernement en place et a pris massivement la forme d’une abstention exaspérée ou désabusée devant les engagements non tenus, les atermoiements et les revirements. L'accroissement des difficultés rencontrées par des millions de personnes qui avaient placé tous leurs espoirs dans un changement a nourri l'idée d'une représentation politique insensible aux réalités de leur quotidien, et impuissante à résoudre les problèmes d'emploi et de justice sociale.

Au-delà, le résultat témoigne également d’une crise de confiance très sérieuse dans la représentation politique, voire même d’une sorte d’épuisement démocratique. En recherche d’efficacité, les citoyens se montrent sensibles aux discours de simplification, aux promesses abusives, aux solutions prétendument magiques, aussi séduisantes qu’illusoires et dangereuses.

Sur cette toile de fond, la droite réussit un double tour de force : ses divisions ne la pénalisent pas et elle réussit à apparaître comme force de renouvellement, voire de justice sociale, deux ans après avoir tant divisé les citoyens et rabougri les libertés. L’émergence du Front national – qui n’est pas liée à une quelconque progression en voix – crée, dans ce contexte, les conditions d’une redéfinition à hauts risques des lignes de partage entre droite et extrême droite.

La perspective d’un remaniement gouvernemental semble, dans ces conditions, inévitable ; elle ne suffira pas à rétablir la confiance des électeurs, à encourager la mobilisation des citoyens, à galvaniser les énergies du pays. Aux attentes, colères et impatiences, il s’agit de répondre vite, et clairement. Jusqu’à quel point les affichages présidentiels de plus de rapidité, de plus d’efficacité et de plus de justice sociale indiquent-ils une prise de conscience ? Et seront-ils, cette fois, suivis d’effets ? Face au délitement social, civique et républicain qui accompagne la fragmentation sociale de notre société, la Ligue des droits de l’Homme réaffirme la pertinence et l’urgence de construire une société de solidarité, d'égalité des droits, de garanties effectives des libertés de chacune et de chacun ; une société où l’intelligence et le travail soient pleinement reconnus comme des facteurs de richesses. Et, ce faisant, de transformer les inquiétudes en espoir commun.

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 10:52

La section de la LDH vous invite à son prochain Café des droits de l'Homme sur le thème "Relations entre associations et collectivités locales: quoi de neuf ?"

Jeudi 17 avril - 18H

Comptoir des associations - Avenue Billaud Varennes

Sous la mairie de quartier, centre commercial

Villeneuve-Les-Salines (La Rochelle)

avec Jean PIAU, consultant formateur CNFPT

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 08:22

C’est la fin de la trêve hivernale commencée le 1er novembre… Ouf ! Au 1er avril, le droit de propriété retrouve ses couleurs ! 

Plus de 115 000 jugements d’expulsion de locataires pour impayés de loyer ont été prononcés en 2012 ; combien, au 1er avril 2014, seront exécutés par la force publique ? Plus de 12 700, comme en 2012 ? 

Combien de familles, de femmes et d’enfants, devenus SDF « sans droits ni titres », vont ainsi rejoindre les dizaines de milliers de personnes expulsées les années précédentes et dont le droit à l’hébergement, pourtant reconnu par la loi, est régulièrement bafoué par manque de places ? Exclues par ailleurs de la trêve hivernale, elles sont condamnées à subir les violences de la vie dans la rue pendant les périodes de froid (les demandes au 115 sont en constante augmentation, 55 % d’entre elles n’obtiennent pas de réponse).

La fin de la trêve hivernale, c’est aussi la fermeture de milliers de places d’hébergement d’urgence, étant implicitement admis que vivre et dormir dehors hors gel est absolument sans danger. Seulement ceux qui vivent ainsi meurent en moyenne à l’âge de 49 ans. 

La fin de la trêve hivernale, c’est aussi le retour des coupures de gaz et d’électricité pour ceux qui ne peuvent plus payer leurs factures.

Ainsi, trois ans après l’annonce d’un grand « Chantier national prioritaire pour le logement » et le vote récent de la loi Alur, l’accès au logement des personnes sans abri et mal logées n’est toujours pas une priorité, alors qu’augmente le nombre des personnes qui sont sans domicile personnel, à la rue, aux portes des centres d’hébergement ou encore en situation de mal-logement et d’habitat indigne. 

C’est dans l’urgence de rendre effectif le droit à un logement de qualité pour tous, que la Ligue des droits de l’Homme, tout en reconnaissant quelques avancées contenues dans la loi Alur  

- demande un moratoire des expulsions locatives sans relogement ;

- dénonce le désengagement de l’Etat et des collectivités territoriales, au vu de l’absence de priorité donnée à la production massive de logements locatifs sociaux et « très sociaux ». Elle en veut pour preuve la promesse de construire en 2014 2 000 logements « PLAI très sociaux » (3 000 en 2015), alors qu’une ordonnance récente lance la construction de 60 000 logements locatifs intermédiaires par an, qui seront inaccessibles aux plus modestes. Les quatre-cinquièmes de cette production bénéficieront du dispositif de « défiscalisation Duflot » ; 

- dénonce, par ce fait, la poursuite depuis quarante ans d’une politique d’avantages fiscaux en faveur d’investisseurs privés qui entretiennent un marché immobilier financiarisé, générateur de profits par l’exploitation cynique d’un besoin fondamental auquel personne ne peut se soustraire sans mettre en péril son existence même ;

- demande une politique de l’urbanisme capable de lutter contre l’étalement urbain, facteur d’usage intensif de l’automobile, d’isolement social, de gaspillage des sols, par la promotion d’un habitat dense qui garantisse la qualité de la forme urbaine et de l’espace public avec une politique foncière publique forte.

Se loger et pouvoir se maintenir dans son logement est pour chacun une nécessité vitale.

Un habitat digne pour chacun, garanti par la solidarité du corps social, est un préalable indispensable à l’accès à une citoyenneté effective, combat permanent de la Ligue des droits de l’Homme.

 Communiqué de la LDH nationale

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 19:36

 

LDH Nantes

Le 16 mars 2013

Cette question concerne aussi La Rochelle où certaines listes pour les municipales le proposent

 

Dans l'agglomération nantaise, jusqu'à une date récente, la vidéosuveillance destinée à surveiller les espaces publics était seulement présente sur deux communes : Saint Herblain - depuis 2000 - et Orvault - depuis 2003. Elle a été récemment installée sur deux autres communes : Treillières et Sautron. Et aujourd'hui, sa mise en place est discutée par différentes listes candidates aux élections municipales dans d'autres communes : Bouguenais, Carquefou, Les Sorinières, Nantes, Rezé.

La Ligue des droits de l'Homme refuse ce qu'implique la banalisation de la vidéosurveillance rebaptisée de façon trompeuse « vidéoprotection » . D'autant que sa mise en place est rarement accompagnée d’un large débat sur le bien-fondé de son utilisation. Les arguments avancés pour défendre la vidéosurveillance de la population posent plus de problèmes qu'ils n'apportent de « solutions ».

De faux arguments

« La vidéosurveillance est le moyen d'identifier après coup des personnes délinquantes ». Or dans pareilles situations, les délits sont déjà commis, les caméras ne les ont pas empêchés.

« La vidéosurveillance n'est pas à craindre quand on n'a rien à se reprocher ». Mais, la vidéosurveillance fait de tous les citoyens des suspects potentiels. Il s'agit, d'une inversion du droit, lequel considère chaque personne comme innocente jusqu'à ce qu'elle franchisse les limites de la loi, après quoi - et pour cela - elle pourra être sanctionnée.
De plus, la vidéosurveillance coûte cher et elle est inefficace pour faire respecter la « sécurité » : la délinquance s'adapte et se déplace. Par conséquent, la logique de la vidéosurveillance implique de mettre de plus en plus de caméras. Mais peut-on imaginer une société totalement vidéosurveillée ? Quelles en seraient les conséquences pour les libertés ? 

Un risque pour la liberté et la démocratie
Être surveillé amène les personnes, même bien intentionnées, à « normaliser » leurs comportements, à s’autocensurer. Et c’est là une première atteinte sournoise à la liberté d’aller et venir et au libre arbitre. L'enregistrement et la diffusion d’images d’une personne sans son consentement, même avec le cadre de la réglementation, reste une atteinte à la vie privée et menace les libertés individuelles.

Comment s'assurer de l'utilisation qui pourrait en être faite à l'avenir ? Bien sûr, nous sommes en démocratie, mais sur la place Tian'anmen, en Chine, les caméras ont permis d'identifier les opposants au régime lors de manifestations. L'opposition citoyenne et les mouvements sociaux font partie de l'activité démocratique. Une majorité municipale peut toujours évoluer. Raison pour laquelle, il faut s’opposer par principe à la vidéosurveillance.

 

Une suspicion à l'encontre du lien social
La vidéosurveillance détruit le lien social. On ne peut répondre au « sentiment d'insécurité » des citoyens par un artifice technique. Là où on attend au contraire des solutions basées sur le contact humain : renforcer la présence d’enseignants, d'aide-éducateurs, de travailleurs sociaux, d'animateurs, de médiateurs, de concierges, de correspondants de quartiers, de policiers de proximité et développer des espaces de rencontres et d'échanges pour rendre les gens acteurs de leurs espaces de vie collective.
La vidéosurveillance déresponsabilise les citoyens qui auront tendance, en cas d'incident, à ne pas réagir, à détourner le regard et enfin à se décharger sur l'agent imaginé derrière la caméra. La vidéosurveillance menace la solidarité et renforce l'individualisme.
Les moyens techniques ne peuvent garantir une protection absolue contre tous les risques de la vie. Cette illusion conduit à accepter d'inacceptables restrictions aux libertés et aux atteintes à la vie privée sur lesquelles il sera ensuite impossible de revenir, le tout en affaiblissant au passage des valeurs sociales et démocratiques de notre société. Au final, la vidéosurveillance est une sorte de renoncement. Pour la LDH, mieux vaut s'attaquer aux causes des problèmes plutôt que d'en sanctionner les seuls effets.

 

La Ligue des droits de l'Homme se tient à disposition de toutes les personnes ainsi que des pouvoirs publics pour débattre des graves questions posées par la vidéosurveillance. Et elle appelle tous les habitants à se saisir de ces questions.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 21:42

Pour l’égalité des femmes et des hommes, pour la mixité des droits C’est parce que l’égalité de fait a progressé entre les femmes et les hommes depuis les années 1970, grâce aux combats féministes, que les inégalités persistantes sont de plus en plus inacceptables. Plus on a de libertés et de droits, plus fortes sont les exigences d’égalité.

Or l’écart reste immense aujourd’hui entre une législation largement égalitaire et la situation réelle. Les inégalités – le quart de salaire en moins pour les femmes – se maintiennent et, pire, avec la crise économique, la pauvreté et la précarité féminines augmentent : femmes chômeuses, retraitées pauvres, femmes à la rue, femmes privées d’accès aux droits.

Simultanément, l’extrême droite, des traditionalistes au Front national, soutenue par une partie de la droite républicaine, agitent le fantasme d’une prétendue théorie du genre pour renvoyer les femmes à un statut d’inférieures, dans le cadre de la famille patriarcale. Elles stigmatisent l’avortement, s’attaquent aux bibliothèques et à l’école publique, entendent discriminer les homosexuels et, plus largement, les femmes et les étrangers. Idées dangereuses que le Front national instille efficacement dans le débat politique, en attendant les prochaines élections qui risquent de lui donner un poids politique plus lourd.

Ces menaces se précisent dans d’autres pays d’Europe. À l’occasion de cette journée internationale des femmes, nous réaffirmons que nous sommes solidaires des femmes espagnoles qui refusent massivement de se voir priver de leur droit à l’avortement.

De même nous sommes solidaires de celles qui, de l’autre côté de la Méditerranée, se battent pour séparer le politique du religieux et promouvoir l’égalité des droits dans les constitutions de leurs pays.

Nous soutenons les mobilisations et initiatives locales. Et nous attendons de notre gouvernement une défense énergique et effective des droits des femmes. La loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes comporte des avancées, mais elles sont insuffisantes. Oui aux ABCD de l’égalité, oui à la réaffirmation par la loi du droit à l’IVG ; non à l’abandon de la loi famille, aux fermetures de maternités et de CIVG.

Nous voulons l’accès plein et entier de toutes les femmes à leurs droits spécifiques. Nous voulons une loi-cadre contre les violences faites aux femmes. Nous voulons une justice sociale dont les moyens ne relèvent pas seulement du budget de l’Etat, mais d’une véritable volonté politique.

Oui à une société ouverte, où toutes et tous, sans distinction de sexe, d’orientation sexuelle, d’origine ou de classe sociale jouiront des mêmes libertés et des mêmes droits.

La LDH s’engage avec force pour l’effectivité de l’égalité entre les femmes et les hommes parce que lorsque les femmes luttent pour leurs droits, c’est la société tout entière qui en bénéficie. Elle appelle à la mobilisation de toutes et de tous, partout en France, pour manifester à l’occasion de la journée internationale des femmes.

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Jacques CATRIN (Collectif diversité) 06 78 79 71 46

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