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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 19:52

            Les élections municipales sont un moment fort de la vie démocratique locale, permettant aux candidats de mettre en débat leurs propositions et aux citoyens et à leurs associations d’en discuter.

A La Rochelle, la vie associative est très riche, libre de ses actions, soutenu par le conseil municipal. Un contrôle est nécessaire, non pour caporaliser les associations, mais pour connaître les comptes, les budgets prévisionnels et leur fonctionnement régulier (compte rendu des assemblées générales, responsables élus). Cela se pratique régulièrement.

Certes, certaines grosses structures défraient la chronique depuis quelques mois, porteuses de déficits importants. Cela mérite examen précis des responsabilités, sanctions. Cela interroge aussi sur la qualité du travail des cabinets d’expertise-comptable, chargés de vérifier les comptes.

Pour autant, ces quelques cas remettent-ils en cause l’activité et les comptes des centaines d’associations rochelaises qui, au quotidien, animent la vie sociale, culturelle, sportive, humanitaire, défendent les droits de leurs mandants, organisent des services solidaires pour la population et ses diverses composantes ? Faut-il remettre en cause le principe même de subvention globale aux associations, facteur de soutien à leur activité et de respect de leur indépendance ? Ce principe de subvention, et non pas seulement de prestation de service pour telle ou telle activité, est une tradition française héritière des grandes lois républicaines de ce pays, dont celle de 1901 sur la liberté associative.

 Certain(e)s candidat(e)s peuvent se poser la question, dans un contexte d’austérité nationale qui touche aussi les budgets collectivités locales, lesquels sont confrontés à l’augmentation des dépenses sociales et de fonctionnement.

 Les candidats rochelais du Front National vont plus loin aujourd’hui

 Ils  annonçent, lors de la présentation de leur liste (Sud Ouest du 24 février 2014), vouloir « la remise à plat du fonctionnement des associations qui vivent de subventions publiques, après les épisodes scandaleux de l’Astrolabe et de l’office du tourisme, où des sommes folles sont parties en fumée ». « Je ne dis pas qu’il faut supprimer les subventions, dit leur tête de liste,  mais quand on investit de l’argent public, on en contrôle l’utilisation, s’il le faut par un élu dédié à cela ».

Le FN ne montre-t-il pas le bout de ses pensées, entre autre celle de la mise en cause de la vie associative comme le font des élus d’extrême-droite dans des communes qu’ils dirigent, telles Bollène ou Orange dans le Vaucluse, supprimant les subventions aux centres sociaux et autres associations de solidarité, délaissant les quartiers populaires au profit de ce qui se voit le plus au centre des villes, favorisant le communautarisme ?

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 12:27

 

 

Depuis plusieurs mois, nous assistons à la montée d’une banalisation des propos racistes, antisémites et xénophobes. L’extrême-droite se veut à l’offensive. Dans tout le pays, le risque est grand de voir nombre de nos concitoyens manifester leur crainte, leur désespérance devant la peur du déclassement, du chômage et de l’accroissement des inégalités, soit en s’abstenant, soit en reportant leurs voix sur des candidats acquis aux idées de haine et d’exclusion.

 

Le Collectif des associations de Villeneuve-Les-Salines, avec toutes les associations du quartier, a pour objectif de favoriser le « vivre ensemble » sur le quartier, à encourager l’intervention citoyenne, à soutenir la vie associative, dans un esprit laïque de respect de la liberté de pensée de chacune et de chacun, croyant ou pas. C’est pourquoi, il vous invite à une soirée, en partenariat avec le Centre social de Villeneuve-Les-Salines et la Ligue des Droits de l’Homme de La Rochelle-Aunis porteuse des mêmes valeurs.

          

Zone de Texte: MARDI 25 FÉVRIER – 18H 30

             Débat citoyen

     autour du film documentaire

  « Mains brunes sur la ville »

              (Séquence de 35 mm)

 

          Médiathèque                                                                  

   de Villeneuve-Les-Salines

 

 

Film documentaire « Mains brunes sur la ville »

   Pourquoi des citoyens accordent-ils leur confiance à l'extrême droite, et comment celle-ci se maintient-elle au pouvoir ? A Orange et Bollène, Jacques et Marie-Claude Bompard (FN puis Ligue du Sud) sont élus depuis de nombreuses années maires et conseillers généraux, et même député pour le premier. Ils appliquent leur programme...Quel programme ? Avec quel budget ? Quelle est leur idéologie, leur communication ? Quelle est leur politique et pour quel modèle de société ? Afin de répondre à ces questions, les réalisateurs ont enquêté durant plusieurs mois à Orange et Bollène. Ces villes offrent aujourd'hui le morne spectacle de ce que l'extrême droite pourrait propager demain sur l'ensemble du pays, et sur d'autres territoires, si elle accédait à des pouvoirs plus étendus. Mais comment sortir de cette poussée d'extrême droite quand la crise économique en fournit le terreau ?

    


   Ligue des Droits de l’Homme La Rochelle-Aunis, en partenariat avec Centre social

                    et le Collectif des associations de Villeneuve-Les-Salines

 

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31% des Français envisagent de voter pour le FN à l'avenir. C'est l'un des enseignements de notre baromètre TNS Sofres sur l'image du Front national, réalisé pour France Info, le Monde et Canal+, que vous nous détaillez ce mercredi matin.

Cette enquête révèle que les idées du FN s'installent dans les esprits : 34% des Français se disent d'accord avec elles, ce qui est le plus au niveau atteint depuis 1984. Même si les solutions proposées ne sont pas jugées crédibles.

Dans le détail, pour 71% des personnes interrogées, on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles de la France. Ensuite, pour 68%, la justice n'est pas assez sévère avec les petits délinquants. Il y a trop d'immigrés en France, 55%. Trop de droits accordés à l'Islam et aux musulmans. En revanche, sur le rétablissement de la peine de mort et le retour au Franc, l'adhésion est faible, autour de 30% seulement. Pour faire simple, la sortie de l'Euro, mais aussi la préférence nationale ne font pas recette : il y a un déficit en matière d'idées nouvelles pour résoudre les problèmes. D'accord avec le constat mais pas avec les solutions proposées.

Ce sondage est à la gloire de Marine le Pen.

L'adhésion accrue aux idées frontistes tient essentiellement à la personnalité de sa présidente, sa capacité à rassembler au-delà de son camp, qui a progressé de 44 à 58% au sein de l'UMP. La patronne du FN cultive l'image d'une patriote aux idées traditionnalistes, éloignées de l'image sulfureuse du dirigeant d'extrême droite cultivée par son père. Pour 81% des personnes interrogées, elle est perçue comme volontaire. En revanche, son image reste contrastée, jugée ni chaleureuse, ni sympathique et n'inspirant ni confiance, ni honnêteté, pour une courte majorité de Français. C'est le verre à moitié plein ou à moitié vide. Ceci étant, pour 58% des sondés, elle comprend les problèmes quotidiens des Français : un atout réel par les temps qui courent, au vu du désamour qui frappe la classe politique.

La droite traditionnelle a du souci à se faire.

Cette enquête parle aussi de l'état de la droite en général, avec un mot clef : porosité. Même si le FN reste considéré comme un parti qu'il faut combattre, 40% des sympathisants de l'UMP – 30% sur l'ensemble des Français - envisagent des accords locaux au cas par cas avec lui. Et ça c'est nouveau. Le contexte d'inquiétude en matière de chômage, d'insécurité, sur fond de polémiques sociétales, joue en la faveur du Front National. Marine le Pen fait le pari de finir en tête des Européennes. Mais elle ne pourra aligner qu'au maximum cinq cents listes aux municipales, sur les trois mille villes qui comptent. Une chance pour l'UMP, qui rencontre depuis sa défaite à la présidentielle un problème de leadership, ce que souligne en creux cette enquête. Seul Nicolas Sarkozy semble être aujourd'hui en mesure de freiner la dynamique de conquête à droite d'une Marine le Pen, dont les idées progressent dans l'opinion en général, elle qui a mis le cap sur 2017.

Un sondage TNS Sofres réalisé du 30 janvier au 3 février 2014, auprès d'un millier de personnes.

 

 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 20:56

 

Qui fait et défait la loi dans la République ? 

Ainsi donc, la « Manif pour tous les intégristes » a gagné. La promesse faite en 2012, les amendements présentés par les députés socialistes lors de la loi sur le mariage instituant l’égalité d’accès à la PMA, l’engagement qui leur avait été fait que ce que l’on bloquait alors serait repris en 2014 dans la loi sur la famille… Tout cela est passé à la trappe. 

Comme il y a dix ans, le ministre de l’Intérieur est Premier ministre, ministre de la Famille, ministre de la Justice, auto-investi du pouvoir de définir le « destin » des Roms, des étrangers, des homosexuels, de déclencher des censures a priori, etc. 

Ainsi donc, le reste du gouvernement ne sert à rien. Le Parlement ne sert à rien. Les associations porteuses d’égalité des droits, la « société civile », dont on nous rebat les oreilles quand cela peut servir la communication électoraliste, tous ceux qui connaissent l’état réel de la société quant aux rapports familiaux, aux droits et à l’intérêt réel des enfants, eux non plus ne servent à rien.

Quel gâchis démocratique !

Aujourd’hui comme hier, le mélange d’astuce et d’inaction est un double message que ses auteurs ne sont pas en état de maîtriser. Aux manifestants d’extrême droite et de droite extrême, que l’on croit naïvement « apaiser », on montre « ce qui paie » : à quand les mobilisations des « familles » sur la « fin de vie », contre l’avortement, pour une Europe à la Mariano Rajoy ? Et message non moins redoutable, pour toutes celles et tous ceux qui avaient entendu « le changement, c’est maintenant » : citoyens électeurs qui vous imaginiez souverains, députés qui vous imaginiez législateurs, voyez comme le vrai pouvoir, qui est ailleurs, est capable de faire très vite ce qu’il n’avait pas dit, et d’oublier très vite de faire ce qu’il avait promis.

Avec cette combinaison d’impuissance et de reculade face aux forces les plus régressives, avec une forme d’autoritarisme face au Parlement et un mépris des engagements pris, c’est l’effectivité de la démocratie qui est gravement compromise. Et l’on peut craindre que ceux qui ont fait ce pas de clerc ne soient pas les seuls à en payer le prix. 

La Ligue des droits de l’Homme, solidaire de tous ceux et toutes celles qui continuent à faire avancer l’égalité des droits, appelle les citoyennes et les citoyens à continuer à construire ensemble un avenir qui n’est ni dans le rétroviseur ni dans l’immobilisme.

Communiqué LDH

Paris, le 4 février 2014

 

 

 

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 18:25

Communiqué LDH

Paris, le 3 février 2014

6 février : tirer les leçons de l’histoire 

Il y a quatre-vingt ans, le 6 février 1934, plusieurs organisations d’extrême droite et ligues factieuses appelaient à se rassembler devant l’Assemblée nationale avec l’objectif non dissimulé de faire tomber un gouvernement discrédité par une série de scandales et, au-delà, d’en finir avec la République.  

Les factieux visaient à imposer les valeurs salvatrices d’un ordre éternel et chrétien, d’une xénophobie solidement antisémite et, par la violence, à renverser une République stigmatisée comme la chose des « rastaquouères » et des juifs, des francs-maçons et des « bolchéviks ».  

Cette manifestation pesa lourdement sur la vie politique française et constitua un signal d’alarme pour tous les démocrates. Le rassemblement du Front populaire, organisé dans la foulée autour de défense de la paix, du pain et de la liberté sut mettre un coup d’arrêt à ces prétentions autoritaires. 

Quatre-vingt années et une guerre mondiale plus tard, un rassemblement de réseaux, dont le point commun est la haine de l’égalité républicaine, agite le spectre d’un nouveau 6 février. L’objectif est moins d’affirmer des désaccords politiques avec le gouvernement en place que d’organiser la mise à bas morale du principe d’égalité républicaine.  

D’où la multiplication des rumeurs, mensonges, slogans haineux, manifestations de rues et appels à la violence visant l’enseignement de l’égalité entre les sexes à l’école, l’égalité de toutes et tous devant le mariage, l’égalité entre citoyens ; d’où également cette conjonction des intégrismes mêlant antisémitisme et homophobie, dénonciation du « système » et de l’école républicaine.  

Cette offensive décomplexée d’une extrême droite radicalisée, s’avère articulée avec les ambitions électorales du Front national, ainsi qu’avec certains courants de l’église catholique et une fraction non négligeable de la « droite républicaine ».  

La Ligue des droits de l’Homme appelle à combattre fermement cette stratégie de la peur et cette exaltation de l’ordre moral. Cela exclut toute concession à l’esprit ambiant de xénophobie, et tout esprit de conciliation vis-à-vis des tentations d’exclusion et de restriction des droits.

C’est en rassemblant sur des valeurs d’égalité et de fraternité, de respect et de progrès social, que les forces républicaines peuvent relever le défi qui leur est lancé. 

C’est en adoptant des politiques de solidarité, en refusant de s’enfermer dans des mesures d’austérité désespérantes et stériles, que la perte de confiance de l’opinion publique dans la politique gouvernementale peut être enrayée, que les bases d’un rassemblement populaire et démocratique peuvent être jetées. 

C’est l’un des enjeux des élections municipales à venir. A cet égard, la participation au scrutin constitue un élément d’importance pour ne pas placer la République et la démocratie en état de faiblesse. Sans entrer dans le détail des programmes et listes soumis aux électrices et électeurs, la LDH rappelle que c’est en combinant la défense des libertés et du progrès social que « l'esprit de 36 » a su rassembler et faire échec aux vents mauvais.  

C’est cet esprit que la LDH entend faire vivre dans les débats électoraux à venir en défendant des mesures concrètes pour l’égalité, la fraternité et la solidarité, en rassemblant contre le racisme et l’antisémitisme, contre l’homophobie et toutes les discriminations.  

La LDH appelle les citoyennes et citoyens, les démocrates et les républicains, la société civile et la représentation politique à en débattre ensemble, avant, durant et après la phase électorale qui s’annonce. Face aux menaces et aux discours de haine, elle appelle à se rassembler et à réinventer la promesse d’une République fraternelle et sociale porteuse d’un avenir meilleur pour tous les citoyens.

 

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 00:04

FIDH - Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme
APDHE - Asociación Pro Derechos Humanos de España

Communiqué de presse conjoint

L'Espagne doit abandonner son projet de loi contre l'avortement

Paris, 24 janvier 2014 – Le 20 décembre dernier, le gouvernement espagnol approuvait un projet de loi imposant des limites drastiques au droit à l'avortement. La FIDH exhorte le Congrès à rejeter ce texte lorsqu'il lui sera présenté dans quelques mois.
Présenté par le ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon, et adopté en conseil des ministres en décembre 2013, le projet de loi prévoit de revenir sur la loi adoptée sous le gouvernement de M. Zapatero en 2010. Actuellement, le droit espagnol permet aux femmes de se faire avorter lorsqu'elles le décident jusqu'à 14 semaines de grossesse, et jusqu'à 22 semaines en cas de « risque grave pour la vie ou la santé de la mère ou du fœtus ». Le nouveau projet de loi prévoit de dépénaliser l'avortement seulement dans certains cas limités : lorsque la grossesse est la conséquence d'un viol et à condition que la victime ait déposé plainte (jusqu'à 12 semaines), en cas de grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychique de la mère (jusqu'à 22 semaines), ou en cas d'anomalie du fœtus « incompatible avec la vie » si et seulement si cette anomalie cause un grave danger pour la santé psychique de la mère. Dans ce dernier cas, l'avortement est possible durant toute la grossesse lorsque l'anomalie n'avait pas été diagnostiquée pendant les 22 premières semaines de la grossesse. « Dans de nombreux pays, les femmes se sont battues pour obtenir le droit à disposer de leurs corps, et à avoir accès à des avortements médicalisés. Ce projet de loi est un grave recul pour les droits des femmes espagnoles qui perdent la capacité de décider d'avoir un enfant si elles veulent, quand elles veulent », a déclaré Karim Lahidji, Président de la FIDH.

Ce projet de loi constitue une menace pour la santé des femmes qui, lorsqu'elles ne peuvent pas avorter légalement dans leur pays, et n'ont pas les moyens de se rendre à l'étranger, recourent très souvent à des avortements pratiqués dans la clandestinité au péril de leur vie.
 
En portant atteinte au droit des femmes à décider du nombre et de l'espacement des naissances de leurs enfants, ce type de décision a aussi inévitablement un impact sur la vie des femmes et leur place au sein de la société, car ce sont elles qui assument encore très souvent la charge quotidienne des enfants dans les sociétés occidentales. « La loi de 2010 accordait aux femmes la possibilité de choisir quelle vie elles désiraient avoir. L'Etat ne doit pas s'immiscer dans ce choix » a considéré Noeline Blackwell, Vice-présidente de la FIDH.
Le texte devrait être présenté au Congrès dans deux mois et risque fortement d'être adopté par les députés du parti au pouvoir qui détient la majorité des sièges.

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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 21:34

FIDH - Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme
ADC Memorial

Rapport

Russie : 2012-2013, l'offensive contre les libertés      

Paris, Saint-Pétersbourg, 29 janvier 2014 – Les autorités russes ont mené ces deux dernières années la plus grande offensive contre les libertés depuis la fin de l'Union soviétique, constatent, dans un rapport publié aujourd’hui, la FIDH et son organisation membre en Russie ADC Memorial.

Le rapport (voir téléchargement à la fin de l'article) dresse un constat alarmant de l'arsenal judiciaire mis en place par le régime de Poutine depuis qu'il a été réélu président en 2012. De nombreuses lois ont été adoptées ou amendées au service de la répression des voix contestataires. Les droits les plus fondamentaux ont été remis en cause: informer, manifester, se constituer en association, affirmer l'égalité des orientations sexuelles, etc.

« Tout a été mis en place pour désarmer et diffamer la société civile russe » a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH. « Le mouvement d'opposition civique et pacifique a été considérablement affaibli en un an par les violences et les persécutions judiciaires. Limitées dans leurs actions, les ONGs ont de plus en plus de mal à aider les victimes de l’arbitraire du pouvoir. » a t-il ajouté.


Les actes de répression dans le sillage de ces lois sont permanents. Tous les jours, des militants de l'opposition, des journalistes, des artistes et des défenseurs des droits humains sont poursuivis en justice. Les chefs d'accusation sont parfois absurdes. ADC Memorial a récemment été poursuivi à cause de la « nuisance électromagnétique » de leurs ordinateurs.

Cette association, internationalement reconnue pour sa défense des droits des migrants, des Roms et des minorités, a fait l'objet de multiples procès en 2013. Elle a été condamnée le 12 décembre dernier en tant qu'« agent étranger » pour avoir "rédigé et soumis" un rapport au Comité contre la torture de l'ONU sur les violations des droits des activistes, des migrants et des Roms par la police.

Les récentes libérations des Pussy Riots, de Khodorkovsky et des militants de Greenpeace ne constituent en aucune manière un recul de la politique répressive du régime russe. A titre d'exemple, la nouvelle loi encadrant l'information sur le web et autorisant la censure de tout contenu jugé subversif a été adoptée la même semaine que l'annonce des libérations des prisonniers politiques. La volonté de renforcer cet arsenal judiciaire continue, à l'image de la loi actuellement à l'étude à la Douma qui permettrait à des milices populaires d'user de la force sans faire appel à la police.

« L'acharnement judiciaire dont sont victimes les personnes qui avaient manifesté le 6 mai 2012 sur la place Bolotnaya témoigne de l'ampleur de la répression ; tout comme les peines qui ont dernièrement été requises contre elles. Ces personnes doivent être libérées immédiatement », a déclaré Stefania Kulaeva dirigeante d'ADC Memorial. « Ces lois doivent être abrogées pour empêcher la Russie de renouer avec la pratique soviétique de la chasse aux libertés. Ces lois contredisent d'ailleurs la Constitution de la Fédération russe et tous les traités et normes internationaux ratifiés par la Russie » a-t-elle ajouté.


Télécharger le rapport «
Russie : 2012/2013, l'offensive contre les libertés »

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 12:52
       A La Rochelle, ce Samedi 1er février, 14h, Place de Verdun, est organisé un rassemblement pour "le droit à l'avortement libre et sûr pour toutes", à l'initiative du mouvement "Osez le féminisme" (http://www.osezlefeminisme), qui fait écho à la manifestation de Madrid et à celle de Paris, le même jour.
La LDH est signataire de l'Appel national qui appelle à manifester ce samedi 1er à Paris. La section rochelaise invite à participer au rassemblement rochelais.
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  Sur le site de la LDH national :

      Bruxelles, le 23 Janvier 2014- Le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) exprime sa profonde préoccupation face à l’avant-projet de loi approuvé par le gouvernement espagnol qui ôterait en grande partie aux femmes résidant dans ce pays le droit à l’avortement durant les premières semaines de leur grossesse, légalisé par la loi de 2010. Le REMDH condamne cette réforme dont les conséquences sont très inquiétantes, sur les droits mais aussi la santé des femmes

Le 20 décembre 2013, le Conseil des ministres espagnol approuvait un Avant-projet de Loi Organique pour la protection de la vie du conçu et des droits de la femme enceinte. Le REMDH entend rappeler que ce projet de loi, s’il est approuvé par le parlement1, opèrera un retour en arrière à la situation de 1985, en réduisant très drastiquement le droit à l’avortement en Espagne.

Cette nouvelle loi imposera par ailleurs aux médecins et professionnels de santé espagnols qui pratiqueront un avortement des peines de prison d’une durée d’1 à 3 ans et une interdiction d’exercer leur métier pour un durée pouvant aller jusqu’à 6 ans. Cette disposition interdira également la publicité sur les offres de centres, établissements et services médicaux qui pratiquent l’interruption volontaire de la grossesse et sur les moyens, prestations et procédés existants, ce qui constitue une atteinte au droit des femmes à l’information sur les questions relatives à leur santé sexuelle et une entrave à la liberté de communication.

Le REMDH s’inquiète particulièrement des conséquences de cette réforme sur la santé des femmes. En effet, si elle est adoptée, cette loi obligera de nouveau les femmes à se soumettre à des avortements clandestins risqués ou, quand elles en auront les moyens, à voyager à l’étranger. Ceci ne fera qu’aggraver les clivages sociaux, la détresse des femmes enceintes, et la mortalité maternelle. La loi actuelle répond en revanche à une véritable demande sociale, comme le démontre les statistiques2.

Cette réforme constituerait par ailleurs un inquiétant recul pour les droits des femmes, et serait contraire à la Recommandation Générale nº 19 du Comité CEDAW3, ainsi que, dans le cas des jeunes femmes de moins de 18 ans dont le consentement des parents sera obligatoire, aux recommandations du Fonds des Nations Unies pour la Population4.

Le REMDH s’inquiète par ailleurs de l’inquiétante campagne lancée dans toute l’Europe par les opposants à l’avortement5, et demande ainsi :

- au gouvernement espagnol de retirer cet Avant-projet de Loi qui risque de porter atteinte au droit des femmes à la vie, la dignité, à la non-discrimination, au respect de sa vie privée et familiale, à l’autonomie et au développement personnel, et à la santé y compris la santé sexuelle ;

- aux membres du parlement espagnol à rejeter cette réforme contraire aux valeurs de liberté et d’égalité promues par l’Union Européenne.

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Treize femmes politiques et militantes féministes françaises, de gauche comme de droite, lancent un appel au gouvernement espagnol pour qu'il renonce à son projet de loi anti-IVG, un texte publié samedi sur les sites internet des quotidiens El País et Le Monde.

"Solidaires des femmes espagnoles, nous, femmes politiques françaises, appelons le gouvernement espagnol à retirer son projet de loi sur l'avortement", écrivent les signataires de ce texte, initié par Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris et d'origine espagnole, demandant aux femmes de "se mobiliser pour ce combat fondamental".

"C'est l'Espagne qui a montré à l'Europe la voie en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. C'est l'Espagne qui a inspiré la loi française de 2010 instaurant l'ordonnance de protection et créant le téléphone grand danger pour les femmes victimes de violences. L'Espagne ne peut être aujourd'hui le pays du grand retour en arrière", estiment les signataires.

Manifestation prévue le 1er février

"Le droit des femmes à disposer de leur corps n'est pas un supplément d'âme dans une société qui se targue de construire l'égalité. Il s'agit d'un droit fondamental, c'est le socle de l'égalité. C'est le signe principal de l'émancipation des femmes dans la société", affirment-elles encore, rappelant que dans le monde "une femme meurt toutes les neuf minutes d'un avortement clandestin".

Outre Anne Hidalgo, ont cosigné cet appel Clémentine Autain (féministe, directrice d'édition), Roselyne Bachelot (ancienne ministre UMP de la Santé), Michèle Barzach (ancienne ministre RPR de la Santé), Martine Billard (ancienne députée, Parti de gauche), Jeannette Bougrab (ex-secrétaire d'État à la Jeunesse, UMP), Marie-George Buffet (députée de Seine-Saint-Denis, PCF), Caroline de Haas (féministe), Catherine Coutelle (députée PS, présidente de la délégation de l'Assemblée nationale des droits des femmes), Michèle Sabban (vice-présidente PS de la région Ile-de-France), Yvette Roudy (ex-ministre du Droit des femmes de François Mitterrand), Dominique Voynet (maire EELV de Montreuil) et Rama Yade (ancienne secrétaire UMP d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme).

En France, une manifestation est déjà prévue pour le 1er février en soutien aux féministes espagnoles qui défendent l'avortement à l'appel du mouvement "La marche mondiale des femmes", qui se rendra devant l'ambassade d'Espagne. Le gouvernement conservateur espagnol de Mariano Rajoy a approuvé un projet de loi qui supprime l'avortement en Espagne sauf en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable. Il doit encore passer devant le Parlement où le Parti populaire détient la majorité absolue.

 

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 13:00

 

Pierre Tartakowsky revient sur la position de la LDH dans l’affaire Dieudonné

Mise à jour le 11 janvier 2014 à 21h54.

Vendredi 10 janvier, à Rennes, a eu lieu, au lycée Victor et Ilona Basch, une journée commémorative, à l’occasion du 70ème anniversaire de leur assassinat, près de Lyon, en 1944.

Coïncidence terrible : la France renoue avec l’antisémitisme, et la veille, le conseil d’Etat a annulé le spectacle de Dieudonné à Saint-Herblain (44).

Fançoise Basch, petite fille du couple, s’est étonnée de la position de la Ligue des droits de l’Homme dans cette affaire : la Ligue s’est en effet opposée à l’interdiction du spectacle : elle aurait préféré des poursuites judiciaires contre Dieudonné, à une interdiction « a priori ».

Pierre Tartakowsky est donc revenu sur la position de la Ligue : la liberté d’expression fait partie des droits fondamentaux, et l’interdiction d’un spectacle ouvre la porte à des dérives dangereuses.

Les événements lui donnent raison : les catholiques intégristes semblent vouloir s’engouffrer dans cette brêche ouverte par l’arrêt du conseil d’Etat. Ça leur irait bien, on s’en doute, de pouvoir faire interdire les films ou les pièces de théâtre qui ne leur plaisent pas, comme la pièce « Golgotha picnic », qu’ils jugeaient « blasphématoire », fin 2011… Et ils savent y faire, en matière de « troubles à l’ordre public » : le seul ordre qu’ils connaissent, c’est le leur. Il est privé. De tout.

Voici la vidéo de l’intervention de Pierre Tartakowsky. A noter que toutes les interventions de cette journée ont été filmées et seront mises en ligne sur ce site au fur et à mesure de l’achèvement de leur montage. :

http://www.ldh-france.org/section/loudeac/2014/01/11/pierre-tartakowsky-revient-sur-la-position-de-la-ldh-dans-laffaire-dieudonne/

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Voir aussi l'article précédant sur ce blog:

Antésémitisme et Dieudonné

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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 10:40

Sur le site électoral du Front National rochelais, Jean-Marc de Lacoste-Laraymondie fait référence à son action de directeur général du Foyer de la Charente-Maritime dans les années 1990, tentant de se parer de la vertu de l'écoute des locataires de cette société HLM de La Rochelle. Il s'agit de son interview à Webtv-info: http://www.rbm-larochelle.fr/interview-webtv-info/

Que nenni! Il mettait en place, avec son adjoint, "un fichier des personnes fragilisées" parfaitement illégal, comme le souligne cet article de Libération du 13 novembre 1998. Et plus encore: lisez l'article de Libération du  ci-dessous du 13 novembre 1998 ! Ce triste sire a été licencié sans indemnité ainsi que son adjoint. Et le quotidien Sud-Ouest, attaqué en diffamation, a été relaxé.

Devinez où J.M. Lacoste de Laraymondie a-t-il alors été embauché comme directeur d'une société HLM ? http://www.societe.com/societe/gtii-334281235.html

Et cet individu joue aujourd'hui les défenseurs des locataires, sa responsabilité nationale au bureau national du FN aux côtés de Mme Le Pen !

   

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Article de Libération

La HLM aimait les clients bien blancs. Un fichier contenant des informations discriminatoires permettait de trier les locataires. 

 

Franck JOHANNES 13 novembre 1998 - Libération

 

Gérer une société HLM est un sacré boulot, d'autant que «tout  locataire est un client mais peut devenir une menace», observait prudemment le chef des services «clientèle» du Foyer de la Charente-Maritime, à La Rochelle. Et comme il existe «incontestablement des circonstances pathogènes» qui «déclenchent l'impayé», Jean- Paul Charbonneau a eu une fameuse idée: «recenser systématiquement» les locataires qui peuvent incarner «cette menace latente». En créant un «fichier des personnes fragilisées», parfaitement illégal, et en faisant remplir aux candidats HLM une «fiche locative d'informations confidentielles», Flic, en abrégé. Or, la direction du foyer n'était pas très éloignée du Front national, et les locataires ont fini par s'inquiéter. Pour avoir raconté toute l'affaire, Sud-Ouest a été attaqué en diffamation. Et a été relaxé hier avec les honneurs.

L'affaire commence autour de Serge Darracq, représentant des locataires et administrateur de la société anonyme qui gère les 4 700 logements, 12 000 à 15 000 âmes. Il tombe lors des élections prud'homales de 1997 sur la liste CFNt, la Confédération française nationale des travailleurs, un cache-sexe du Front national. Et s'aperçoit que les candidats sont étrangement proches de son foyer.

Le directeur, déjà, Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie, a un léger penchant pour les intégristes. Il a pris la direction du foyer à la suite de son père, ancien chef de cabinet du général Salan à Alger et président de l'association Saint Pie X, qui défend pieusement la mémoire de Mgr Lefebvre. Lacoste-Lareymondie père avait fait acheter la chapelle des Augustins à La Rochelle pour la louer à l'association Saint Pie X. Son fils Jean-Marc avait dû revendre la chapelle lorsque Paris s'était demandé quel rapport elle entretenait avec les HLM. Il l'a revendue à l'association intégriste, dont il a aussi repris la présidence"

C'est alors que Darracq se procure la «note confidentielle» de Jean-Paul Charbonneau à son directeur. Il propose de mettre en place un scoring, pour attribuer à chaque demandeur «une note de probabilité de survenance de risque». «Rien d'arbitraire», assure Charbonneau, le bon locataire doit avoir le moins de points possible: s'il est né en Charente-Maritime, parfait: il a ­1. S'il est né hors du département, 0, s'il est étranger +1. S'il a déjà été propriétaire d'une voiture neuve ­1, sinon, +1. Se dessine ainsi le profit du locataire idéal, qui doit avoir plus de 30 ans, être né dans le département, être marié (le célibataire, le veuf ou le divorcé, c'est 0, mais le concubin récolte un mauvais point), n'avoir jamais divorcé, avoir de l'ancienneté dans son travail (moins de deux ans, plus un point). Le concubin chômeur d'origine marocaine est prié d'aller se loger ailleurs avec sa voiture pourrie, parce qu'il existe «une certaine rigidité et pérennité des comportements», sans tomber naturellement dans le «qui a bu boira ou qui vole un oeuf vole un boeuf», note Charbonneau.

Après l'article de Sud-Ouest, le 11 avril dernier, Charbonneau et Lacoste-Lareymondie ont été licenciés sans indemnités. Ils attaquent la société HLM aux prud'hommes et ont porté plainte contre le quotidien. «Lorsqu'on lui impute d'avoir pratiqué la discrimination ethnique, explique son avocat Me Wallerand de Saint-Just, Jean-Paul Charbonneau se sent injurié.» Et lui comme son directeur n'ont «jamais fait état de leur appartenance politique, c'est un amalgame inadmissible».

Mais compréhensible: Me Wallerand de Saint-Just est membre du comité central du Front national, et le FN local avait vivement protesté contre les misères faites aux «camarades du foyer». Charbonneau lui-même a déposé en préfecture les statuts d'une «Fraternité française des locataires» bien proche des frontistes, et la direction des HLM s'est rendu compte que le service clientèle, sous couvert de réunion avec les nouveaux locataires, les poussait à rejoindre la Fraternité.

Depuis, un nouveau directeur du foyer est arrivé. «Le personnel a beaucoup souffert de l'image donnée du foyer», explique Raymond Skrzypeczak, le directeur général, qui a fait le ménage, «l'équipe s'est remobilisée, l'électrochoc a été salutaire». La Cnil, la Commission nationale informatique et liberté, estime que la tenue d'un fichier de ce type peut être sanctionnée pénalement. Et SOS Racisme s'apprête à déposer une plainte avec constitution de partie civile pour discrimination.

JOHANNES Franck

 

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 10:14

Réaction de Pierre Tartakowsky, Président national de la LDH, après la décision du Conseil d'Etat, ce jeudi 9-1:

"Le juge n'a pas fait prévaloir la liberté d'expression sur l'interdit et c'est une décision qui est lourde de périls", a commenté jeudi soir Pierre Tartakowsky. Une réaction à la décision du Conseil d'Etat validant pour la première fois l'interdiction d'un spectacle de Dieudonné. Pour le président de la Ligue des droits de l'Homme, cette décision instaure un "cadre juridique lourd de conséquences pour la liberté d'expression",

"On se trompe en pensant qu'on va régler la question à partir d'interdiction strictement juridique. Le problème est d'ampleur", estime le président de la LDH, qui pense qu'il "faut mobiliser la pédagogie, la répression", et engager un "travail de long terme".

Pierre Tartakowsky s'est dit par ailleurs "un peu surpris que le Conseil d'Etat puisse se réunir en moins de trois heures et prendre une décision sur quelque chose d'aussi important".

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Une analyse d'un avocat, Gilles Devers, sur son blog, à lire. C'est clair et argumenté:

http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2014/01/10/dieudonne-le-conseil-d-etat-retablit-la-censure-au-nom-de-l-889697.html

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ANTISÉMITISME

Auteur de l'article : LDH
Contre l’antisémitisme, les principes républicains doivent triompher

Communiqué LDH 
Quand une démocratie est attaquée dans ses fondements, elle se montre forte quand elle applique ses principes. Elle est faible si, face aux extrémismes, elle les abdique.


Dieudonné a réussi ce tour de force : le Front national défend la liberté d’expression, alors que le ministre de l’Intérieur a déclaré vouloir interdire a priori son spectacle et lui sera en tournée dans de très nombreuses salles, notamment les Zéniths qui sont sous contrat avec l’Etat.

Or, en France, depuis le début du XXe siècle, la loi, et c’est heureux, ne permet plus l’interdiction a priori des spectacles. Dieudonné et ses zélateurs s’indignent donc de ce que l’Etat s’apprête à violer une liberté fondamentale, la liberté d’expression.

Tour de force, donc, que de se faire passer pour une victime quand on est celui qui a fait son fonds de commerce de l’agression systématique d’un groupe de personnes à raison de leur origine ethnique, de leur religion, et des horreurs qu’elles ont subies.

Dieudonné a pourtant tort de se revendiquer de la liberté de création pour justifier, dans ses spectacles, ses insultes antisémites, son apologie du révisionnisme, ce pour quoi la LDH s’honore de l’avoir fait condamner. Reste qu’il a toujours transformé ses procès en tribunes, organisant son insolvabilité de façon à échapper aux condamnations financières, qu’elles soient des amendes pour l’Etat ou des dommages et intérêts pour les associations qui, comme la LDH, l’ont poursuivi avec un succès qui reste théorique.

Le ministre de l’Intérieur, en cherchant à obtenir des préfets qu’ils interdisent ses spectacles, prend un risque d’une autre dimension, celui de fédérer autour de Dieudonné une sympathie réactionnelle de ceux qui se considèrent, pour des raisons qui peuvent par ailleurs parfaitement se comprendre, opprimés, socialement ou politiquement. Et auprès de ce public, le jeu ambigu, voire pervers, entre humour et haine, agression et victimisation, politique et show-business, peut marquer les esprits dans un sens particulièrement dangereux.

Dieudonné, dont les sympathies avec les thèses les plus extrêmes de la droite antisémite ne sont plus un mystère pour personne, met donc en défaut la démocratie, lorsqu’elle répond à la haine par une menace de restriction de la liberté d’expression.

La LDH rappelle donc que la règle qui doit prévaloir est la liberté, et que tout abus de celle-ci doit être condamné de façon ferme et efficace. La LDH et ses militants seront très vigilants et attentifs à ce que les propos de Dieudonné qui méritent une sanction pénale soient poursuivis, comme elle l’a fait par le passé, et elle engage vivement les pouvoirs publics à poursuivre les atteintes à la loi une fois qu’elles sont commises, plutôt qu’à se lancer dans des interdictions préalables au fondement juridique précaire et au résultat politique incertain, voire contreproductif.

Il est scandaleux que les associations parties civiles dans les procès qui ont été fait contre cet individu n’aient aucun moyen de le forcer à exécuter les condamnations, que les magistrats n’aient pas à ce sujet de plus amples pouvoir d’investigation, et prononcent donc des peines dont ils savent par avance qu’elle ne seront pas exécutées.

Puisque Dieudonné a fait son fonds de commerce de la haine, il faut qu’il soit condamné à chaque fois qu’il l’exprime, et que les peines prononcées soient effectives et décourageantes.

Paris, le 6 janvier 2014

Site national de la LDH: http://www.ldh-france.org/

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Déjà en 2009, la LDH ...

L’antisémite Dieudonné condamné pour son hommage à Robert Faurisson

Communiqué LDH
La Ligue des droits de l’Homme se félicite de la décision rendue par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamnant Dieudonné M’Bala M’Bala à une amende de 10 000 € pour injure raciale, et recevant sa constitution de partie civile.


Les juges ont constaté l’intention manifestement antisémite de Dieudonné lorsqu’il fait monter sur scène Robert Faurisson, chantre du négationnisme, en clôture de son spectacle au Zénith à Paris, le 26 décembre 2008, afin de lui rendre hommage et de le faire applaudir.

Le jugement relève par ailleurs que la mise en scène, consistant à faire remettre un prix à celui qui s’est fait connaître en contestant l’existence des chambres à gaz et la réalité du génocide des Juifs, par un acteur déguisé en déporté juif, participait à l’expression outrageante et méprisante.

En faisant passer pour une victime incomprise le « faussaire de l’Histoire » et en simulant la repentance des Juifs à son égard, Dieudonné a franchi un nouveau cap dans l’ignoble.

La Ligue des droits de l’Homme, partie civile à ce procès, espère qu’ainsi cette décision ouvrira les yeux à celles et ceux qui croient encore que Dieudonné est un artiste persécuté.

A ce titre le tribunal n’a pas manqué de souligner que sa prestation au Zénith n’avait suscité aucune hilarité. Il est vrai que cela fait bien longtemps que Dieudonné ne fait plus rire.

Paris, le 27 octobre 2009

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Dieudonné encourage la haine antisémite : vigilance !

Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création


L’Observatoire de la liberté de création de la LDH ainsi que l’ensemble de ses partenaires défend les œuvres et leurs auteurs.

Cependant, il tient à dénoncer le procédé qui consiste à prétendre, au nom de l’humour ou du spectacle, se dédouaner de sa responsabilité politique et éventuellement judiciaire.

La venue sur la scène du Zénith du négationniste Robert Faurisson et la mise en scène abjecte d’un comédien revêtu d’un pyjama et d’une étoile jaune lui remettant un prix ne sont pas admissibles.

Dieudonné n’en étant pas à son coup d’essai, il faut le combattre politiquement et dire haut et fort à son public qu’il n’est pas possible de tout admettre.

L’Observatoire appelle à la vigilance et encourage les amateurs de spectacle d’humour à ne pas se laisser entraîner sur la pente de la haine antisémite et de la hiérarchisation des victimes.

Sont membres de l’Observatoire de la liberté de création de la Ligue des droits de l’Homme :
- Acid
- Aica France
- FRAAP, Fédération des Réseaux et Associations des Artistes Plasticiens
- Groupe 25 Images
- Société des Gens de Lettres (SGDL)
- UGS

Paris, le 20 janvier 2009

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